Alors j'irai faire du vélo dans le bruit des vagues, 2021. 

(Crédit photo entête Valentin Derom)

 

            L’idée de cette pièce m’est apparue lors de mes derniers instants aux Halles du Faubourg avant leur destruction. J’avais envie de réfléchir au flux et reflux des architectures qui vont et viennent, modifiant nos paysages urbains et donc nos façons de les habiter.

          Le bruit des vagues est la première idée qui me soit venue. Je ne sais pas vraiment pourquoi, peut-être à cause de nombreux étés passés à travailler dans un club de voile les pieds dans l’écume, peut-être parce que le son des vagues me ramène à la vue de la mer qui me plonge toujours dans le calme. La mer est si loin de Lyon, il fallait leurrer l’ennui de cet automne con né. Je voulais penser le vide des lieux comme un paysage sonore et poétique. La lointaine mer apparaîtrait comme par magie via un matériau pauvre et à portée de main sous la forme de vagues mécaniques en bâche plastique. Répandues dans l’espace, elles feraient des va-et-vient, créant ainsi sons et mouvements.

          Enlisé dans des problèmes techniques, j’ai voulu m’évader un temps en construisant un chopper bike, imitation à pédale des motos de Peter Fonda et Dennis Hopper dans Easy Rider. C’est un type de vélo à la conduite ample, souple et agréable. J’ai retrouvé en déambulant avec dans mon atelier, le calme et l’aspect méditatif que je cherchais initialement dans mon projet d’écumes mécaniques. Il m’a suffit d’y attacher les bâches pour devenir le moteur des vagues qui jusqu’ici me résistaient.